Service client : 09 81 49 16 84 (prix d’un appel local du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 - 13h30 à 18h) 09 81 49 16 84

Nucléaire : délaisser l’énergie d’hier et repenser l’énergie d’aujourd’hui

Publié par sarah le

nucléaire

Nucléaire : délaisser l'énergie d'hier et repenser l'énergie de demain

nucléaire

La France est détentrice d’un infortuné record : la production d’électricité du pays provient à 75% de l’énergie nucléaire. Perpétuellement au cœur des débats de l’opinion publique et de l’argumentaire des politiques, le nucléaire ne cesse de faire parler de lui. Galvanisé par ces débats, Néosoleil a concocté cet article dans lequel nous reprenons en détail les multiples controverses que l’on attribue au secteur du nucléaire.

Notre discours oriente sa rhétorique autour d’un unique objectif : convaincre de la nécessité de sortir du nucléaire. En effet, si le caractère subversif du nucléaire n’est plus à prouver, il doit encore être inculqué. Les défenseurs en étant encore nombreux, il est vital d’informer au mieux et de la manière la plus vérace, sur les différents contentieux qu’il engendre. C’est pourquoi, sous ses allures de diatribe, notre article dénonce l’obsolescence du nucléaire tout en prônant l’avènement du renouvelable.

Le nucléaire et ses aléas, ou comment vivre dans l'incertitude knightienne

Les dangers du nucléaire touchent à plusieurs pan de la vie sociétale : économique, sanitaire, sécuritaire, environnemental…

A cela s’ajoute un facteur aggravant : la durée de vie moyenne d’une centrale nucléaire est de 40 ans. Or cette date d’expiration, c’est celle dont s’approche dangereusement les centrales françaises vieillissantes. De quoi exacerber notre analyse des risques.

La question de la pollution radioactive.

Ce qui inquiète en tout premier lieu avec le nucléaire, c’est l’impact et la portée cataclysmique de ses incidents. Avec le nucléaire, vous n’avez pas le droit à l’erreur car il n’accorde pas de seconde chance. C’est ce qu’ont prouvé les différentes catastrophes qui ont marqué l’histoire du nucléaire ainsi que les esprits : Three Miles Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Fukushima en 2011… Des accidents qui mettent définitivement fin au mythe de la sûreté nucléaire et qui invitent les acteurs du nucléaire à revoir leur dialectique énergétique. Mais aussi qui réitère une envie, notamment de la part des pays européens, de substituer cette énergie.

Que l’origine d’un tel évènement soit l’erreur humaine ou le caprice de la nature, l’impact sanitaire est systématiquement fort et irréversible. A titre d’exemple, on évalue entre 9000 et 90000 le nombre de pertes humaines provoquées en Europe par la pollution radioactive de Tchernobyl. De même comme l’explique très bien cet article de LCI, les effets de Tchernobyl sur la santé publique se font encore ressentir à l’heure où l’on parle. 

Attardons-nous également sur la catastrophe de Fukushima, un autre exemple de l’incertitude nucléaire. Le Japon est un pays en proie aux catastrophes naturelles du fait de sa localisation géographique. Ainsi, la zone est souvent touchée par des tremblements de terre et des tsunamis. Ce fut le cas ce 11 mars 2011. Mais la catastrophe naturelle s’est doublée d’une catastrophe nucléaire suite à l’endommagement d’une centrale. Les dégâts furent considérables, et le traumatisme, international.

Une pollution indirectement directe.

L’argument prépondérant avancé par les pronucléaires est celui de la petitesse de l’empreinte carbone. En effet, la technologie nucléaire, a contrario du charbon, ne rejette pas directement de CO2 dans l’atmosphère. Le nucléaire n’est donc pas polluant sur le papier. Seulement, on ne tient pas assez compte de toute la pollution liée au cycle de vie et de mort de l’équipement nucléaire.

Et oui, deux grandes étapes qui ponctuent la vie d’une centrale sont hautement polluantes : 

  • l’extraction de l’uranium et sa transformation en combustible
  • l’assemblage et le démantèlement des réacteurs

Le problème des déchets radioactifs.

C’est une grave offense au plan environnemental. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de solution viable au traitement des déchets radioactifs. En effet, nous sommes incapables de les détruire, alors la seule alternative que nous avons trouvé est de les enfouir. Ce processus s’articule dans des centres de stockage comme celui de la Hague.

Un projet particulier a été le fruit de fortes contestations civiles. Il s’agit du projet Cigéo, lancé en 1996, véritable oiseau de mauvaise augure pour Bure (Meuse), puisqu’il ambitionne pour 2022 la construction d’une zone de stockage de déchets hautement radioactifs. Autour de Bure, des protestations locales éclatent et s’incarnent dans pléthores de mouvements citoyens comme celui des Bures Haleurs, aussi décomplexé qu’engagé. Une opposition légitime quand on sait qu’un déchet radioactif met en moyenne 100000 ans à se désagréger et que personne ne peut garantir l’imperméabilité absolue du site.

La sécurisation des centrales mise à rude épreuve.

Dans un contexte sécuritaire comme le nôtre, les centrales nucléaires peuvent être la cible d’actes malveillants. Aussi sont-elles perpétuellement sous la menace des catastrophes naturelles. Cette variable imprévisible est pourtant la plus redoutable. Ainsi, des phénomènes telles que les inondations qui touchent fréquemment le pays, sont d’autant de menaces pour la sécurité nucléaire. L’inondation de la centrale de Blayais en 1999 est archétypique des risques constants encourus par le nucléaire. Revenons sur cet évènement dans ce rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

Le nucléaire et son coût abyssal : la France n'a plus les moyens de ses ambitions atomiques

La logique veut que le secteur nucléaire s’effondre sous le poids de ses coûts financiers démesurés. En effet, la manne du nucléaire se compte en dizaines de milliards d’euros. Une mobilisation financière considérable qui paralyse la subvention des énergies renouvelables. Et ce déséquilibre se fait foncièrement ressentir en France et est à l’origine d’un mal-être énergétique et financier. Ainsi, au delà de la viabilité écologique, c’est la viabilité économique que l’on remet désormais en cause.

Le budget de la construction

Prenons l’exemple de l’unique réacteur en construction en France pour le moment : le réacteur EPR de Flamanville. Un projet que l’on pourrait qualifier de véritable fiasco sachant qu’il a multiplié les incidents de parcours (défaillance des cuves, problèmes de soudures…) et quadruplé son budget prévisionnel. Ainsi, la centrale dont la construction a démarré en 2006, ne prévoit une mise en service qu’à l’horizon 2022. Et la facture initiale de 3 milliards d’euros avoisine désormais les 12,4 milliards. En prime, c’est une part substantielle de l’argent public qui est englouti par le secteur, puisque EDF, détenue à 85 % par l’Etat français, possède la majorité des centrales nationales. Plus de détails sur les mésaventures de Flamanville dans ce récent article du Monde.

Les coûts de traitement des déchets.

Au delà de représenter un enjeu écologique, les déchets radioactifs représentent aussi un défi économique. En effet, les coûts de construction des centres de stockage sont étourdissants. Rien que pour le projet Cigéo à Bure, on parle de 25 à 36 milliards d’euros mobilisés. Des chiffres qui peuvent encore varier compte tenu de la longévité du projet. 

L’embarras du démantèlement.

Comme explicité précédemment, la durée de vie légale d’une centrale en France est de 40 ans. Une durée de vie dont se rapproche inexorablement la plupart des centrales nucléaires en activité. Cependant, EDF cherche à conjurer cette date fatidique en prolongeant la durée de vie légalement autorisée. Ainsi ambitionne t-il d’obtenir un sursis de 10 à 20 ans, reculant l’espérance de vie des centrales vers 50 et 60 ans.

Cette initiative d’EDF n’est que le résultat d’un constat alarmant. Le démantèlement d’une centrale représente un coût considérable que nous ne sommes même pas en mesure de chiffrer avec précision. Mais EDF est parvenu à estimer le coût global du démantèlement des 58 réacteurs français. Selon eux, celui-ci attendrait les 75,5 milliards d’euros au terme de plusieurs décennies. Tout en sachant que le processus de démantèlement d’un réacteur prend 20 à 25 ans. Des estimations qui pourrait se révéler encore plus salées. 

La question du démantèlement est d’autant plus imminente que les centrales françaises, ayant été construites pour la majeure partie entre 1977 et 1987, devront bientôt être arrêtées. A l’heure actuelle, EDF n’a provisionné que 36 milliards d’euros. Et cela sans tenir compte de la remise en état des sols alors que c’est une « exigence légale élémentaire » avérée. Finalement, la question du démantèlement reste en suspens. 

Les carences du nucléaire : la nucléocratie n'est pas une démocratie

Le nucléaire est une impasse démocratique.

Tout d’abord, il faut savoir que le programme nucléaire du pays est décidé exclusivement par des technocrates haut placés. Il n’est question ni de référendums, ni de débats parlementaires. En effet, aucun véritable débat démocratique autour du nucléaire n’a jamais été réalisé. Tout s’organise dans le dos de l’opinion publique et sans la consulter.

A cela s’ajoute l’omerta autour des enjeux du nucléaire, clairement enjolivés par les instances étatiques comme les industriels du secteur. Quand il s’agit de l’atome, l’information circule mal : on oscille entre dissimulation de données latentes et divulgation de vérités biaisées. Le secteur manque donc cruellement de transparence à tous les plans. Ce malheureux constat est surtout le résultat d’une volonté du lobby nucléaire d’entretenir le flou. 

La meilleure illustration de l’anti-transparence consentie vis à vis du nucléaire reste le scandale de 1986 que l’on qualifiera de véritable « mensonge d’Etat ». Rappelez-vous, la catastrophe de Tchernobyl avait eu pour effet de générer un immense nuage radioactif menaçant de contaminer l’Hexagone. Pourtant, les autorités françaises clamaient que le nuage n’affecterait pas le pays et la santé publique. Des propos qui visaient surtout à protéger de la polémique, le lobby nucléaire en pleine apogée à l’époque. 

Quant à la loi de 2015 sur la transition énergétique portée par le gouvernement Hollande, elle tient d’avantage pour certains points de la fausse promesse. En effet, alors que la loi prévoyait de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique, la programmation pluriannuelle de l’énergie de 2016 faisait l’impasse sur ce projet en refusant d’établir la feuille de route du nucléaire.

Le nucléaire ou l’illusion de l’indépendance énergétique

La nucléaire, pourtant perçu comme la réponse directe à la dépendance énergétique envers les monarchies pétrolières, ne fait qu’enfermer la France dans une autre forme de dépendance. Et une dépendance aussi sévère sachant la France importe 100% de l’uranium utilisé. A titre de comparaison, elle importe 99% de son pétrole et 98% de son gaz. La véritable indépendance énergétique n’est finalement rendue possible que par les énergies renouvelables.

L'alternative idéale : les énergies renouvelables

Triste dommage collatéral : le nucléaire verrouille le développement des énergies renouvelables. En effet, du simple bon sens suffit à comprendre que l’argent dépensé en R&D pour le nucléaire ne l’est pas pour les énergies renouvelables. Pourtant, les énergies vertes viendraient résoudre tout ce que le nucléaire a de déficient. Voyez, tous les problèmes cités précédemment, n’existe pas dans le monde du renouvelable.

Sortir du nucléaire et développer le renouvelable.

Contrairement à ce que clament les lobby, le nucléaire n’est pas viable. En effet, il est sujet à controverses tant politiquement, qu’économiquement et qu’écologiquement. Alors soyons pragmatiques : le nucléaire est dépassé, il faut changer d’énergie de référence.

Ainsi le futur de l’énergie réside dans le renouvelable. Seule la coexistence d’énergies renouvelables au sein du parc énergétique, parviendra à faire diminuer significativement la part du nucléaire.

On compte plusieurs types d’énergie renouvelables, toutes assimilées à une ressource abondante :

  • l’énergie éolienne
  • l’énergie solaire
  • la biomasse
  • l’énergie géothermique
  • l’énergie hydraulique

La part des énergies renouvelables dans la production française d’électricité est d’à peu près 18%. Et en terme de consommation finale, cette part s’élève à 13%. Le principal obstacle pour le secteur du renouvelable reste le manque d’investissements.

A l’échelle de l’Union, ce sont des initiatives comme l’Accord de Paris ou le Plan climat qui posent les jalons de la progression du renouvelable en Europe. Avec l’objectif ambitieux d’atteindre les 27% d’énergies vertes dans la consommation européenne finale brute d’ici 2030.

Individuellement, la France a décidé dans sa loi sur la transition énergétique d’élever cette part à 32% d’ici 2030. Un objectif haut en contradiction avec la volonté persistante d’investir dans le nucléaire. Pour plus de détails relatifs aux objectifs de transition énergétique, nous vous invitons à consulter ce précédent article de Néosoleil.

Un manque de volonté politique qui freine le processus.

L’ultime question reste celle de la volonté politique. La France peut-elle se le permettre ? Si oui, à quelle échéance ? En effet la part du nucléaire, encore très majoritaire dans le mix énergétique, freine les ambitions écologiques.  

Malgré les velléités du gouvernement de diversifier le parc énergétique, sa mise en place effective prend du retard. La politique macroniste perpétue l’idée de l’hégémonie nucléaire même s’il n’est pas contre le déploiement du renouvelable. Pour ce qui est l’objectif des 50 % en 2030, il apparaît de moins en moins réalisable. C’est ce que montre, entre autre, le report de la fermeture de la centrale de Fessenheim, une autre promesse non tenue du mandat Hollande. Ainsi la France gagnerait à être un meilleur élève en terme de transition énergétique, mais il lui manque clairement la volonté politique.

Le solaire pour prendre l’air.

Ressentez-vous à l’échelle individuelle cette dépendance aliénante au lobby nucléaire ? Etes vous partisan d’une transition énergétique vers un mode de consommation plus éco-responsable ? Pour toutes ces questions, une seule réponse. Adoptez une autoconsommation solaire totale grâce à nos kits. Emancipez vous. Et devenez acteur de la transition énergétique. Votre action individuelle est un pas de plus vers l’indépendance commune et le dénouement de l’ère nucléaire.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Etre Rappelé